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Essénine, Serge
J'ai quitté mes steppes natales ;
C'est fini, fini sans retour,
Les feuilles des grands tilleuls pâles
Ne tinteront plus sur mes jours.
Oui, la maison sans moi se tasse,
Depuis longtemps, mon vieux chien dort ;
Dans les rues de Moscou, la mort,
Je le sais, me suit à la trace.
J'aime cette ville pourtant,
Si décrépite, s'embourbant,
Ville où l'antique Asie somnole
Comme étalée sur ses coupoles.
Quand le croissant me paraît trop
Lumineux, et qu'il m'ensorcelle,
Mes pas s'en vont vers mon bistrot
Toujours par la même ruelle.
Dans ce repaire, quel fracas !
Je bois, la nuit, dans les buées,
Avec des bandits la vodka,
Lis mes vers aux prostituées.
Mon coeur bat fort, mon mal s'aggrave...
M'oubliant, je dis pour finir :
"Comme vous, je suis une épave,
Sur mes pas pourquoi revenir !"
Oui, la maison sans moi se tasse,
Depuis longtemps mon vieux chien dort ;
Dans les rues de Moscou, la mort,
Je le sais, me suit à la trace...
(traduit du russe par Katia Granoff)
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Ne cirez pas ! La belle affaire !
Je ne vends plus de mots, c'est dit !
Je sens, rejetée en arrière,
Ma tête en or qui s'alourdit...
N'aimant plus village, ni ville,
Comment la porter jusqu'au bout ?
Que ma barbe pousse tranquille,
Je me fais vagabond, c'est tout !
Adieu les livres, les poèmes !
Je vais partir, le sac au dos...
Les vagabonds, le vent les aime,
Et de ses chants leur fait cadeau.
(traduit du russe par Katia Granoff)
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