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Garcia Lorca, Federico
Verlaine
La chanson
que jamais je ne dirai
s'est endormie à mes lèvres.
La chanson
que jamais je ne dirai.
Parmi les chèvrefeuilles
était un ver luisant
et la lune effleurait
l'eau d'un de ses rayons.
Et alors je rêvai
la chanson
que jamais je ne dirai.
Chanson pleine de lèvres
et de rives lointaines.
Chanson des heures longues
que je perdis dans l'ombre.
Chanson d'étoile vive
sur un jour infini.
("Trois portraits avec ombre")
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Sur le vert du ciel...
Sur le vert du ciel
une étoile verte
que peut-elle faire, mon amour
ah, sinon se perdre ?
Les tours qui se noient
dans le brouillard froid
comment pourraient-elles
nous voir des fenêtres ?
Cent étoiles vertes
sur le vert du ciel
ne voient point cent tours
blanches dans la neige.
Le chagrin que j'ai
pour qu'il se ranime
je veux le parer
de rouges sourires.
("Amour")
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Sonnet
Spectre d'argent aux franges qui frémissent
la brise de la nuit en soupirant
rouvre ma vieille plaie de sa main grise
et s'éloigne : je reste pantelant.
Douleur d'amour d'où rejaillit la vie,
puits éternel de lumière et de sang,
retraite où Philomèle muette et triste
trouve son nid, ses bois et son tourment.
Ah, quelle douce rumeur dans ma tête !
Je m'étendrai près de la fleur naïve
où flottera sans âme ta beauté,
et là, tandis que blondira l'eau vive,
mon sang se répandra par la jonchaie
humide et odorante de la rive.
("Amour")
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